Statu quo en tête de la Ligue 1. L'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain n'ont pu se départager (2-2) dimanche soir, dans le cadre de la 8e journée de Ligue 1. L'affiche n'aura tenu ses promesses que l'espace d'une période, où André-Pierre Gignac (18e et 32e) et Zlatan Ibrahimovic (23e et 25e) ont tous les deux signé un doublé. Les joueurs d'Elie Baup conservent leur première place au classement avec trois points d'avance sur leurs adversaires du soir.
L'OM a gardé son bien. Alors que son fauteuil de leader était sérieusement convoité par le PSG à l'occasion de cette dernière rencontre de la 8e journée, la formation d'Elie Baup a tenu bon devant le talent d'Ibrahimovic en répondant par celui de Gignac, les deux attaquants signant les quatre buts de la rencontre (2-2). Le classique du championnat a tenu ses promesses et les Marseillais conservent trois longueurs d'avance sur leur dauphin parisien mais surtout ont démontré qu'ils étaient à la hauteur, en ce début de saison, d'un adversaire maintes fois annoncé comme le favori numéro un pour le titre.
Les Olympiens avaient bien l'intention de montrer à leur adversaire qu'"à la maison", ils comptaient faire la loi, du moins empêcher les Parisiens de pouvoir développer leur jeu. Et comme la saison dernière (3-0), l'OM exerçait dès le coup d'envoi un pressing systématique sur le porteur de balle, avec comme effet de priver le PSG de solutions. La première occasion du match est l'œuvre de Gignac qui passe devant Thiago Silva avant de frapper au-dessus du cadre (4e). La réaction parisienne est signée Pastore dont la reprise d'un centre de Ménez, venu de la droite, vaut également au cuir un voyage pour les tribunes. Des travées du Vélodrome qui vont s'enflammer sur le deuxième ballon favorable à Gignac, conséquence d'un ballon perdu au milieu de terrain. Son numéro devant Jallet, venu couvrir Maxwell, donne le tournis à l'ex-Lorientais, avant que "Dédé" ne déclenche du pied droit. Sirigu est trop court sur ce tir croisé (1-0, 18e).
La joie provençale ne dure pas bien longtemps, la faute à celui qui porte tout seul, ou presque, le PSG depuis le début de la saison. Ibrahimovic glace l'enceinte du Boulevard Michelet en deux occasions. Sur un corner de Maxwell, le Suédois reprend du talon (1-1, 23e), davançant N'Koulou, avant de tromper Mandanda sur un modèle de coup franc (1-2, 25e). La classe de l'ancien Milanais force le respect et les spectateurs marseillais, comme leur équipe, prennent un coup de massue. Mais si l'OM ne peut pas s'offrir des stars à coup de dizaines de millions, il possède en un Gignac retrouvé un sacré atout. L'attaquant olympien s'élève plus haut qu'Alex, sur un corner de Valbuena, sa tête offrant l'égalisation aux siens (32e, 2-2). Après une bonne demi-heure, ce choc est un régal pour les yeux.
Un deuxième acte insipide
Les deux équipes auraient pu faire la différence avant la pause sans la main ferme de Sirigu, l'autre élément principal du onze d'Ancelotti, sur une reprise de Kaboré (35e), et sans la maladresse de Pastore au point de penalty, servi par un caviar de Ménez oublié par une défense marseillaise bien absente sur ce coup (38e). La petite échauffourée qui marqua le coup de sifflet de la mi-temps ajouta un des ingrédients à un classique entre deux ennemis. Sanction ou pas de la part d'Ancelotti, Pastore est remplacé par Gameiro au retour des vestiaires, ce dernier ayant inscrit un doublé contre Sochaux lors de la précédente journée. Le coach italien est bien venu à Marseille pour prendre les trois points. Le PSG évolue alors avec deux attaquants de pointe, Ibrahimovic et Gameiro en ce début de seconde période mais ce sont les Marseillais qui portent le danger devant les buts adverses, toutefois sans inquiétude pour Sirigu, par des frappes de Cheyrou (49e) et de Kaboré (51e).
La tête d'Ayew, à bout portant, méritait mieux en revanche (54e), juste avant une grosse occasion en faveur de Gameiro qui rate le cadre en duel avec Mandanda (53e). Et au PSG de se distinguer encore mais sur le banc où Ancelotti procède à un deuxième changement. Armand supplée Verratti avant l'heure de jeu (58e). Et le scénario commence à se dessiner dans ce deuxième acte. L'OM met le pied sur le ballon la plupart du temps et Paris, positionné assez haut, va être un redoutable contreur. Le schéma olympien varie toutefois légèrement. Abdallah, pris de crampes, laisse sa place de latéral droit à Kaboré, Abdullah se substituant au Burkinabé (65e).
A Paris, Ibrahimovic décroche assez souvent et se mue en passeur, laissant le soin à Gameiro de prendre les profondeurs. Les hommes de la capitale ont désormais repris le contrôle du ballon face un milieu marseillais en manque de jus. L'occasion d'Ibrahimovic vient valider ce changement de tendance. Heureusement pour les Olympiens, le Suédois vendange (73e). La rentrée de Jordan Ayew (75e), alors que l'on attendait peut-être Rémy, doit apporter de nouvelles cartouches aux Marseillais, en manque de percussion criante depuis quelques minutes. L'ex-Niçois entre finalement sous les ovations réservées à Gignac qui rejoint le banc (79e).
Si le suspense est conservé quant à l'issue de la rencontre, les hommes de Baup s'appliquent à bien défendre à l'image d'un N'Koulou impérial. Le collectif provençal est poussé dans ces ultimes minutes par son public qui retrouve enfin de la voix et sent que les siens ne sont pas à l'abri d'un dernier coup de patte du génial Ibrahimovic. Le Suédois se contentera finalement dimanche d'un doublé, histoire au passage de conforter sa première place chez les goléadors avec neuf buts après huit journées. Le leader du championnat, lui, est toujours marseillais.