L'OM, trop court. Mal embarqués devant M'Gladbach après l'ouverture du score de Hanke (20e) lors de la 4e levée du groupe C de la Ligue Europa, les Olympiens ont finalement décroché un nul décevant (2-2) au Vélodrome malgré les buts de Barton (54e) et J. Ayew (67e). Dominateur pendant le second acte, Marseille a abandonné deux points sur une ultime réalisation d'Arango (90e+2). Du coup, le champion de France 2010 pointe à la 3e place de sa poule à 5 unités du Fener, tombeur de Limassol (2-0). Le Borussia compte lui le même nombre de points mais aussi une meilleure différence de buts particulière.
Ce sont des genres de buts très difficiles à accepter, pour ne pas dire impossibles. On imagine alors aisément la frustration, la colère, ou le dégoût, peut-être les trois à la fois, ressentis pas des Marseillais qui avaient en plus réussi une véritable performance, celle de renverser la vapeur devant une formation allemande qui aurait pu l’emporter sans que l’on crie au hold-up. Le cadeau de Cheyrou et une égalisation dans le temps additionnel ont donc empêché l’OM, jeudi soir au Vélodrome, de prendre une option sur la qualification pour les 16e de finale de la Ligue Europa, handicapé par ce 2-2, malgré tout spectaculaire.
Et si on n’avait pu craindre que l’association Diawara-Mendes, une première à l’occasion de la 4e journée de la phase de poules, ne donne pas toutes les garanties dans l'axe de la défnse, en raison notamment du retour à la compétition du Sénégalais après plus de six mois sans jouer et la mise au repos de Nkoulou, on n’imaginait pas que Cheyrou allait commettre une telle bévue. Habituellement posé et appliqué dans son jeu de passes, l’ex-Auxerrois cherchait justement une relance propre dans la surface alors qu’un long dégagement s’imposait, menacé qu’il était par Arango. Ce dernier contrait le cuir et servait en retrait Hanke qui n’avait aucun mal à battre de près Mandanda (0-1, 20e).
Le petit chef d'oeuvre de Jordan
Bien que cruel, ce but n’était pas immérité au vu de l’état d’esprit offensif affiché par les Allemands depuis le début de la rencontre. La défense olympienne s’était par exemple trouvée aux abois à la 13e minute, sauvée par un Mendes vigilant. La physionomie de la première période aurait été toutefois sensiblement différente si Wendt n’avait pas, avec beaucoup de réussite, détourné le ballon de Rémy sur la transversale (16e). Et malgré une vive réaction après l’ouverture du score, symbolisée par plusieurs situations intéressantes dans la surface adverse, les hommes de Baup ne se procuraient pas d’occasions franches, dignes de ce nom, au contraire de Hanke, tout près du doublé (39e). Menés à la pause, les Marseillais se trouvaient également sous la menace des décisions arbitrales avec trois avertissements récoltés par Amalfitano (22e), Diawara (30e) et Rémy (31e).
Les mauvaises langues auraient pu dire « Et Barton ? ». Eh bien non, le milieu anglais s’était plutôt distingué par un jeu sans fioriture, se souciant de trouver ses partenaires du mieux possible. Si l’on oublie sa réputation de joueur agressif, pas toujours dans le bon sens du terme, on remarque une technique loin d’être médiocre. La preuve sur ce corner direct qui trompa Ter Stegen (1-1, 55e). Egaliser rapidement, voilà ce qu’espéraient les supporters olympiens. Fallait-il encore continuer de bousculer une formation du Borussia "solide en défense et dangereuse en contres", comme le rappelait si justement Baup à la pause (sur beIN SPORT). Solide, oui, mais l’arrière garde de Mönchengladbach était impuissante sur la percussion de Jordan Ayew, côté gauche, conclue par une frappe puissante du pied droit du frère d’André (2-1, 67e).
Dans la foulée, Amalfitano laissait sa place à Valbuena dans une rencontre qui était loin d’avoir livré son verdict malgré l’ascendant psychologique pris par l’OM. Les Allemands mettaient toujours un maximum d’intensité dans leurs attaques, heureusement pour les Marseillais avec parfois de la maladresse comme ce trois contre un mal négocié par (77e) ou cet incroyable raté de Mlapa (81e). Le Borussia pouvait aussi s’estimer chanceux de ne pas encaisser un troisième but qui aurait mis très probablement fin à leurs espoirs, la faute à des mauvais choix des Provençaux en contre-attaques. La défense olympienne, elle, eut le malheur de se relâcher une dernière fois, au plus mauvais moment. Arango s’emmenait le cuir de la poitrine avant de croiser parfaitement son tir du gauche (2-2, 93e).