Brandao : Interview de la Provence !

Brandao est arrivé, hier soir à Marseille, en toute discrétion. À l’image des précautions prises pendant l’affaire dans laquelle le joueur est toujours placé sous contrôle judiciaire, l’OM a joué au chat et à la souris avec la presse. En ce mercredi, d’autres décisions ont été arrêtées. Le club a ainsi fermé aujourd’hui l’accès de l’entraînement au public au centre Robert Louis-Dreyfus et a décrété un huis clos. Le staff technique a préconisé un retour de Brandao dans le plus grand calme, dans la crainte d’éventuels désagréments. Hier, depuis la fin de la matinée, une trentaine de médias a pris quartier dans le hall 4 de l’aéroport de Marignane. Des caméras, des micros, des stylos et autres feuilles de papiers attendent d’apercevoir la silhouette familière du joueur.

L’OM a rusé. Il a même envoyé une équipe de la chaîne du club. Pourtant, en rentrant de Caen, via Paris, le joueur est aperçu à Roissy. Il vient de descendre de l’avion en provenance de Sao Paulo, après dix heures de vol. Avec son conseiller, Karim Henouda, il prend la direction d’Orly, où il s’enregistre sur le vol AF 7502, à destination de Hyères-Toulon. On comprend alors que le club cherche à éviter à son joueur une arrivée trop bruyante, voire un retour problématique. Brandao a demandé la discrétion. Les dirigeants olympiens sont restés à l’écoute. En descendant de l’avion, à 17h45, en attendant que ses bagages apparaissent sur le tapis de l’aéroport varois et avant de prendre la direction d’un hôtel marseillais, dans lequel il logera le temps de trouver un logement, l’attaquant brésilien a pris le temps de répondre à quelques questions. A une seule condition : aucune question sur "l’affaire".

On suppose que vous n’avez pas eu le temps de perfectionner votre français en rentrant au pays ?
Brandao : Je ne l’ai pas parlé, mais je ne l’ai pas oublié.

Vous attendiez-vous à revenir à l’OM, quand on connaît les conditions dans lesquelles vous avez quitté la ville ?
B. : J’y ai souvent pensé, oui. Je ne peux pas prétendre le contraire. Revenir a pour moi une réelle importance. Ma famille est heureuse de retrouver la région, la ville. Je reviens avec une seule idée en tête : donner le maximum pour le club, l’équipe, comme je l’ai toujours fait.

Comment se sont passés ces quelques mois au Brésil ?
B. :
Aussi étonnant soit-il, il y a eu une période d’adaptation, je ne vous le cache pas. Je suis arrivé en Europe à l’âge de 19 ans, et j’ai plus de repères sur votre continent que dans mon pays. J’ai senti là-bas, un réel changement que ce soit au niveau de l’organisation, du jeu aussi. L’Europe me manquait. Les championnats ici me conviennent plus, j’ai plus un jeu à l’européenne. Une seconde chance m’est offerte. Je suis super motivé.

Le coup de téléphone de José Anigo, samedi dernier, vous a-t-il surpris ?
B. :
Il m’a appelé alors que j’étais dans une séance physique poussée avec Gremio. Je l’ai rappelé. Il m’a dit : "Veux-tu revenir ? Le coach aimerait que tu rentres !"
J’ai dit oui en même pas une heure. Je suis si heureux de retrouver le groupe. Je serai à l’écoute pour aider le club à retrouver son titre de champion de France.

Le groupe a montré un réel enthousiasme à l’idée de vous retrouver. Cela vous surprend-il ?
B. :
J’ai gardé des contacts pendant mon éloignement : j’ai eu Vito Hilton, même s’il est parti à Montpellier, Valbuena, Gignac aussi. Bon, ce n’était pas toujours évident de s’appeler, car il fallait jongler avec les fuseaux horaires. Mais, on faisait l’effort chacun pour prendre des nouvelles les uns des autres.

Aviez-vous le sentiment d’une histoire inaboutie lorsque vous êtes parti ?
B. :
Un sentiment d’inachevé oui. Je me dis que c’est un retour inespéré, un retour par la grande porte. Chaque jour sera dorénavant important pour moi. J’ai envie de laisser une trace, qu’on parle bien de moi. Je n’oublie pas que j’appartiens à l’équipe qui a remporté le titre 17 ans après le dernier. Pour un joueur, cela a une véritable signification.

Êtes-vous prêt à être sur la feuille de match dimanche ?
B. :
Ça dépendra du coach.