Cette saison, Marseille est aussi brillant en Coupe que médiocre en championnat. Toujours en lice sur les trois Coupes, dont le quart de finale à Quevilly ce soir (20h30), l'OM végète en L1 (9e). Une différence flagrante depuis le début de la saison que les Olympiens n'expliquent peu ou pas. Match en direct vidéo sur OM-Infos à 20h30
"Il faut absolument gagner pour passer à l’étape suivante. C’est dans des compétitions comme ça, avec des matches couperets, que l’on peut se révéler." Dans cette déclaration, Jérémy Morel n'enfonce pas qu'une porte ouverte à l'évocation du quart de Coupe de France face à Quevilly (20h30). Le défenseur marseillais livre aussi une vérité qui colle à la formation olympienne cette saison: l'OM version 2011-2012 est une équipe de Coupe. En lice dans les trois où elle était engagée, elle y brille bien plus qu'en championnat avec décevante 9e place. Les chiffres parlent d'eux-mêmes (voir infographie) avec autant de succès en 14 rencontres de Coupe (10) qu'en 28 journées de L1.

Marseille a présenté ce profil dès le début de la saison. Sa première victoire en compétition officielle est intervenue en Ligue des champions sur la pelouse de l'Olympiakos (0-1). C'était le 13 septembre et les hommes de Didier Deschamps n'avaient toujours pas gagné en Ligue 1 après cinq journées (3 nuls, 2 défaites). Mi-octobre, l'OM comptait déjà six points en deux journées de Coupe d'Europe après une nouvelle victoire sur Dortmund (3-0) et... autant qu'en Ligue 1 après dix journées (1 victoire, 3 nuls). De nouveau en plein marasme actuellement avec cinq revers de suite, le club est pourtant parvenu dans cette période à battre et éliminer l'Inter (1-0, 1-2) en 8e de finale.
Une question de motivation?
Face à l'évidence des résultats, Souleymane Diawara s'incline. " Pour l’instant, on peut dire que l’on est une équipe de coupe car on est encore qualifié dans trois coupes différentes." Même Didier Deschamps a semblé désabusé après le revers devant Dijon (1-2), lançant timidement un appel à ne rien lâcher en L1. " Le championnat, c’est la compétition dans laquelle on est le moins bien embarqué. On reste présent dans quatre compétitions différentes. Notre programme est donc très chargé, notamment en coupe. Mais on se doit d’engranger quand même des points en championnat". Quant à Morgan Amalfitano, il a déjà ciblé les priorités du club et ce n'est pas la L1. "En championnat, on est en train de passer à côté. J’espère donc que l’on pourra ramener une coupe."
Difficile de trouver une explication à ce "paradoxe extrême" comme le qualifie Didier Deschamps. Les joueurs ont-ils décidé de se concentrer sur ce qui les fait vibrer, sachant que la cause perdue en championnat? Sont-ils plus motivés par la Coupe aux grandes oreilles quand la L1 ne leur offre plus que de maigres perspectives? Diawara évoque à mots couverts l'aspect mental sur cette mauvaise passe en championnat. "Je crois que c'est dans les têtes, car on n'est pas cramé physiquement." Même son de cloche chez Morel qui balaie l'hypothèse de joueurs à bout de souffle. "On en a encore sous le capot. C’est plus dans les têtes qu’il faut que l’on puisse avoir un déclic". Un déclic qu'ils ont déjà trouvé sur la scène continentale. Ou dont ils n'ont pas eu besoin.