Ligue 1 : Ancelotti se méfie de l'OM !

Carlo Ancelotti craint l'OM pour la course au titre et dit être en quête d'un attaquant du rang d'Ibrahimovic dans des entretiens accordés à L'Equipe et à l'AFP. L'entraîneur parisien évoque aussi sa vision tactique du PSG et indique vouloir jouer avec deux attaquants même s'il n'exclut rien.

 

SA FAÇON DE VOIR SON METIER :  ETRE AU "COEUR DES JOUEURS"          

Quand Carlo Ancelotti parle, il ne le fait pas à demi-mot. Depuis son arrivée en France, les médias hexagonaux ont découvert un entraîneur ouvert qui ne refuse aucun sujet de discussion. Ce vendredi dans L'Equipe, il se livre sur sa personnalité et sa vision de son métier. Pour lui, un entraîneur moderne, ce n'est pas seulement un maître de la tactique. C'est surtout une personne qui doit maîtriser la "dimension psychologique du travail". Ainsi, il dit "aimer les joueurs".  Mais il a surtout besoin d'entretenir une "relation de qualité avec eux". D'être au "coeur des joueurs" comme il dit pour "transmettre sa façon de voir le jeu".

LA TACTIQUE DU PSG : "A CHAQUE FOIS, J'AI ADAPTE LE SYSTEME AU PROFIL DES JOUEURS"

Mais attention, s'il est proche de ses joueurs, Ancelotti est aussi un expert de tactique. Et il a déjà une idée bien précise de ce qu'il compte développer au PSG. Le désormais fameux 4-3-2-1 en arbre de Noël ne pourrait être qu'une étape. Il l'a mis en place pour "avoir une bonne possession du ballon". Mais il révèle aussi dans le quotidien qu'il "ne pense pas que ce soit un système pour gagner", avant d'ajouter : "qu'il permet d'échafauder une bonne philosophie de jeu". En clair, le PSG version Ancelotti est en phase de transition. Depuis son arrivée, les Parisiens apprennent les bases de la philosophie du Transalpin avant de passer à autre chose.

Amateur du 4-4-2 - le "meilleur système" selon lui -,  l'Italien qui a remporté deux fois la C1 comme joueur et deux fois comme entraîneur n'exclut cependant rien pour la suite avec le club parisien. "On pourra changer de système et évoluer avec deux attaquants et un meneur ", lâche-t-il avant de préciser "qu'à chaque fois, j'ai adapté le système au profil des joueurs" comme avec Zidane à la Juve qu'il ne "voyait pas faire jouer sur un côté dans un 4-4-2".  Et qu'il a "même inventé un système sans attaquant".

Pour la suite de cette saison en revanche, la donne est claire. "On continuera à jouer à trois milieux jusqu'à la fin de la saison", prévient-il. "On a trois milieux qui peuvent jouer à tous les postes: Bodmer, Sissoko et Motta. Je dois juste trouver le meilleur dispositif avec eux, même si on peut en changer en cours de match". S'il est sous le charme de Bodmer qui "peut jouer milieu offensif car il a beaucoup d'habileté pour lancer le jeu", il a aussi une idée derrière la tête pour Javier Pastore, actuellement blessé.  "Je voudrais essayer Pastore dans une position plus basse, sur la gauche du trident des milieux axiaux", reconnaît-il.

LE MERCATO : EN QUETE D'UN "IBRAHIMOVIC"

Thiago Motta et Alex ont débarqué au PSG cet hiver pendant le marché des transferts hivernal. Et il se dit satisfait. "Le mercato a été très bon. Le club a fait un grand travail, a acheté des joueurs très importants pour maintenant et le futur. Je suis très content", félicite-t-il. Il y a bien sûr, un couac qui n'est pas passé inaperçu. L'absence d'arrivée d'un attaquant de classe mondiale comme il le désirait. Mais il n'en prend pas ombrage. "Sportivement, ce mercato nous a déjà bien aidé pour commencer à combler le fossé qui nous en sépare" du gotha européen estime-t-il encore. Cependant, ce dossier reviendra très vite sur le devant de la scène. "Nous avons cherché un top attaquant pour le futur car il nous faudra un buteur très fort", annonce-t-il tout en traçant les contours du prochain marché des transferts parisien : "Je ne pense pas qu'on aura besoin de beaucoup de joueurs. Offensivement, il faut trouver un grand buteur mais on a déjà de très bons milieux et défenseurs."

S'il considère que le PSG a envoyé un signal fort avec l'affaire Tevez ("on ne va pas investir n'importe comment"), Ancelotti semble d'ailleurs avoir une idée bien précise du profil qu'il recherche. Séduit en L1 par Olivier Giroud même s'il refuse d'en parler, il veut du lourd. "Par exemple, Ibrahimovic est un top attaquant. C'est le type de joueurs que l'on cherche", annonce l'ancien boss de l'AC Milan et de Chelsea. Et pour Pato, rien n'est exclu : "Cet été, on a la possibilité de le prendre, ou un autre. Il n'y a aucun accord. C'est dans 4-5 mois et il ne sera pas la piste prioritaire".

LA FIN DE LA SAISON : "JE ME MEFIE DE L'OM" ET DE DESCHAMPS

Voilà un peu plus d'un mois qu'Ancelotti découvre l'univers du PSG et de la L1. "Agréablement surpris" par le fait de jouer dans des "stades pleins et plutôt beaux", l'Italien estime toutefois que c'est "un championnat qui aurait besoin d'attirer plus d'investisseurs pour passer un cap". Pour la course au titre, il garde un oeil prudent sur... l'OM. "Aujourd'hui, le plus dangereux c'est Montpellier mais je pense que Marseille va revenir dans la bataille", lâche-t-il à l'AFP avant d'expliquer ses raisons dans L'Equipe : "Je me méfie de l'OM, qui a beaucoup d'expérience, de qualité. Je connais très bien Didier (Deschamps). Il peut tout à fait mêler son équipe à la bataille pour le titre".