OM : Amalfitano " Il y en a qui triche "

25/04/2012 11:17

La voix ne porte pas dans le vestiaire olympien. Morgan Amalfitano n'a pas la carrure d'un Souleymane Diawara, l'expérience de Benoît Cheyrou, ni le vécu d'un Steve Mandanda. Mais il en a gros sur le coeur. Il ne comprend pas l'individualisme exacerbé de certains de ses partenaires, alors que l'OM traverse une période noire. Hier matin, après avoir passé une radio des dents comme tous les joueurs susceptibles d'aller à l'Euro, il s'est longuement confié à La Provence. Sans hausser le ton, en pesant chacun de ses mots souvent après de longs silences, le milieu de terrain a asséné ses vérités. Et ça ne va pas faire plaisir à tout le monde...

- Suspendu, comment avez-vous vécu les deux dernières sorties de vos partenaires ?
Morgan Amalfitano : De la même manière que si j'avais joué. Après la finale de la coupe de la Ligue, on pensait que l''on allait enchaîner par une victoire. Mais notre mauvaise série continue. Ce n'est pas évident. Il faut se retrancher dans le travail pour avancer.

- Cette saison vous met-elle sur les rotules ?
M.A. : Elle est usante, bien sûr, lorsque l'on prend les choses à coeur et que l'on ne triche pas. Ça fait mal, mais ça blinde. Il convient néanmoins d'en tirer le positif.

- Où en trouvez-vous ?
M.A. : Aujourd'hui, c'est difficile. Plus tard, cette série peut nous amener de l'expérience.

- Avez-vous hâte d'en finir ?
M.A. : J'aimerais terminer le plus proprement et le plus dignement possible. Nous sommes rentrés dans un cercle dont nous n'arrivons pas à sortir. Mais il faut persévérer. 

- Le maintien n'est pas encore assuré. En êtes-vous conscient ?
M.A. : On n'en parle pas entre nous. On n'y pense pas non plus, sauf peut-être insconsciemment.

- Le groupe a-t-il envie de s'en sortir ?
M.A. : Oui. Un noyau de joueurs fait les efforts. Mais je ne sais pas si tout le monde les fait et travaille pour. On doit s'n sortir avec ce noyau qui a envie d'aller au bout. Beaucoup calculent, alors qu'il ne faut pas agir ainsi dans une telle période. On ne doit plus se tirer dessus. On doit terminer la saison avec ceux qui ont envie de finir avec honneur, aussi bien pour eux-mêmes que pour le club.

- Certains comportements de vos coéquipiers vous dérangent-ils ?
M.A. : On sait qui triche et qui ne triche pas. Il faut prendre ceux qui ont envie.

- N'a-t-on pas envie de réveiller ceux qui ont lâché ?
M.A. : C'est sûr. Mais cela fait bientôt un an que l'on est ensemble. C'est leur état d'esprit, on ne pas les changer maintenant. On aurait dû régler les choses bien avant. Cela nous aurait permis de ne pas nous retrouver dans cette situation.

- Sur un plan personnel, après des débuts hésitants, vous avez aligné les performances remarquables jusqu'à votre sélection en équipe de France, le 29 février. Comment expliquez-vous votre baisse de régime ?
M.A. : C'est le football et ses aléas. En étant sélectionné, il faut digérer certaines choses, emmagasiner de l'expérience, assumer un autre statut. Quand tu portes le maillot de l'OM, tu dois être à 200 %. Quand tu deviens international, cela double. Ma période de moins bien est aussi due au collectif. C'est lui qui permet d'être dans la lumière. J'ai été moins bon. Individuellement, il est difficile d'être performant quand l'équipe ne tourne pas.

- Repensez-vous à votre première sélection ?
M.A. : Oui. Elle doit en appeler d'autres. Je dois redoubler de travail. Mais je le répète, dans une équipe, tu ne peux pas t'en sortir seul. Au niveau de l'état d'esprit, certains replongent dans l'individualisme. Quand c'est volontaire, que c'est fait exprès, tu ne peux pas l'accepter.

- Vous avez des mots durs envers certains de vos partenaires...
M.A. : Je suis comme ça, même avec mes proches. Je suis conscient de ce que je fais et de ce que je peux apporter. Je reste toujours le même dans ma façon de me préparer. Si tu y déroges, tu es cuit. On n'a pas été assez sérieux sur ce plan. On pratique pourtant un sport collectif apparemment.